Publier un livre du domaine public ? Les principaux critères d'un éditeur, indépendant ou non.
Posté le 22/03/2017
Comment un éditeur de livres anciens, libre de droits, choisit ses publications ?
Ne vous êtes-vous jamais demandés, comment publier un livre du domaine public ? Comment un éditeur de livres rares et anciens choisit les livres qu’il va publier ? Dans cet article, on reviendra ensemble sur le programme de publication spécifique aux livres libres de droits. Un article verra le jour par la suite sur le processus classique d'une maison d’édition, concernant l’édition de livres « nouveaux », soumis aux droits d’auteurs !
Sachez avant toute autre chose que cet article sera bien évidemment, spécifique à ma situation de librairie ésotérique / éditeur indépendant et le reflet de mon profil éditorial tout simplement.
Alors, comment ça se passe ?
Globalement, un éditeur détermine un livre comme potentiel bestseller à partir de plus ou moins 5 critères (même si là je vous en donne 6 ici !), qui sont ici, classés par ordre d’importance, et formulés sous forme de questions. N’oubliez pas que ce schéma est subjectif :
- Entre-t-il dans les domaines et les sujets de prédilections de la maison d’édition ?
- La qualité du bouquin répond-telle à l’exigence de la charte qualité définie ?
- Correspond-il à la charte éditoriale de la maison d’édition ?
- Comble-t-il un manque du marché ?
- Répond-t-il aux formats et aux critères budgétaires ?
- Quel est son potentiel de vente ?
Nous pouvons voir que les 3 premiers critères sont surtout éthiques, personnels et qualitatifs, alors que les 3 derniers sont davantage liés à des contraintes pragmatiques. Pour des questions de longueur et d’agréabilité, je sortirai l’article en 2 parties.
Les critères qualitatifs :
Les domaines de prédilections et les préférences personnelles de l’éditeur indépendant sont importants pour publier un livre du domaine public
Au commencement, il y a déjà l’éditeur, la personne qui coordonne la maison (ou la librairie ésotérique, de livres anciens dans mon cas) et qui œuvre dans l’invisible pour offrir au lecteur le livre qu’il a entre les mains. Et vous savez ce qui l’anime normalement en premier lieu ? C’est la passion et l’instinct du chercheur.
Et comme toute personne, il a ses préférences et ses domaines de prédilections, qui lui parlent spécifiquement, et qui s’affinent avec le temps, la pratique, la lecture, la connaissance de soi et tout un autre tas de critères extérieurs.
Et si le livre qu’il choisit ne rentre pas dans ses critères, il travaillera sur un bouquin qui ne lui parlera surement pas, où il travaillera probablement à contrecœur, et où il ne sera pas forcément compétent, entre autres…
Je pense qu’il faut avant tout, (et c’est ce que j’applique pour les éditions Ether et Egregore) suivre son élan du cœur avant de penser aux envies de ses lecteurs, pour ne pas tomber dans un livre qui irait à l’encontre de nos principes et de nos envies.
Les qualités d’un bon livre du domaine public, primordial pour éditer un livre libre de droits !
Maintenant que la thématique du livre nous parle et nous plait, faut-il encore que le livre soit de qualité et fiable dans les informations qu’il communique.
Trop de livres ésotériques (l’idée s’applique également aux autres champs éditoriaux au final…) publiés par les maisons d’édition ne répondent pas à ce critère pourtant essentiel. Les éditeurs se retrouvent alors dans un système sclérosé et des règles dont ils deviennent eux-mêmes prisonniers. Combien de maisons d’édition spécialisées dans l’ésotérisme répondent encore à 100 % à ce critère ?
L’auteur maitrise-t-il le sujet qu’il aborde et communique t-il ses sources et ses recherches ? La thématique traitée est-elle sérieuse en elle-même ? Est-elle traitée sérieusement ou le livre profite-t-il de la dernière thématique en vogue ?
Beaucoup de questions qu’un éditeur / librairie ésotérique se posent, même s’il ne les respecte pas. Des questions auquel un chef de publications avec une éthique ne doit pas renoncer. Car malgré tout, es chiffres le montrent bien, un livre mauvais (préféré le terme « navet » si vous préférez) peut se vendre convenablement avec un sujet vendeur, ou une communication massive.
Le livre du domaine public et la charte éditoriale de la librairie ésotérique, une cohérence importante
Avec un peu d’habitude et de lecture, on arrive facilement à déceler la charte éditoriale d’une maison et à mettre des mots pour la définir, en quelques mots, pour en saisir un peu l’esprit. Mais faut-il encore qu’elle ait une cohérence.
Publier un livre original, qui n’a aucun rapport avec les autres thématiques traitées n’est pas un gage de qualité pour une maison d’édition, et les lecteurs le savent.
Personnellement, j’aime les éditeurs à la ligne éditoriale stricte et sensée. Car soyons honnête, un éditeur ne peut être compétent dans tous les domaines et sur tous les sujets et il faut alors faire des choix. Se pose alors l’éternel débat de la polyvalence et de la spécialisation.
Et vous, quel est votre avis sur le sujet ? Qu’est-ce qu’un bon livre ? Qu’est-ce qu’un bon éditeur à vos yeux ?
Je vous donne rendez-vous très bientôt pour la deuxième partie de l’article, et vous invite à vous inscrire à la newsletter pour être avertis des nouvelles sorties et nouveaux articles !
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Gaëtan.
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